États généraux de l’alimentation

Ambiance aux états généraux de l’alimentation du 27 octobre

Ce fut très général , pour ne pas dire très dilué….pour ne pas dire bien pire ….

Grand succès pour les organisateurs!Tout le monde il était là !

Un délégué de notre cher Wauquiez, a affirmé tout de go, avant même que la séance ait commencé, que tout était parfait !

Au revoir messieurs-dames ,vous n’avez rien à faire ici , on vous a du coup diminué voir supprimé les aides de la région qui allaient à la défense de l’environnement ou redistribué aux chasseurs ,les cueilleurs n’auront qu’a repasser…..

La perle de ce conseiller régional donne le ton sur tout ce qui a suivi.

Vu l’énorme succès ,on nous divisa en ateliers thématiques ,fallait-il déjà posséder les codes pour décrypter la signification des thématiques imposées .

Je choisis donc l’atelier 4 » alimentation et territoire « qui avec mes moyens intellectuels paraissait correspondre à mes capacités , ce que je traduis de la façon suivante : on va causer de bouffe et de notre quartier …..

Les deux animateurs, vu le très énorme succès (on ne le répétera jamais assez ,n’est-ce pas Mr directeur de la DRAAF et Mr le préfet!) ,éviteront de faire des petits groupes de travail ,préférant orienter pour tout le monde, les débats eux-mêmes du début jusqu’à la fin ,

Il est vrai que c’est beaucoup plus pratique pour que n’apparaissent pas des mots qui fâchent tels que environnement, agriculture biologique, gaspillage, pesticides, etc…,(et cela dans chacun des 4 ateliers) dans le résumé final, rédigé en petit comité : par les 2 animateurs de l’atelier .

Je les soupçonne d’avoir déjà concocté à l’avance en grande partie la très consensuelle synthèse…

Cela exigea d’eux , une surveillance de chaque instant, je les imaginais une pelle à la main remplie de gravier pour éviter les dérapages des participants indisciplinés…

Je dois reconnaître qu’il furent très efficaces, que la synthèse a bien reflété ce qui s’était dit dans leur novlangue, pas un cheveux qui dépasse,bien lissée ,propre sur elle, totalement insipide .

L’alimentation et le territoire ne furent évoqués que dans des termes d’organisations de structures ,de réseaux,consensus,enjeux ,freins ,leviers ,outils ,avec tout l’ arsenal de ce vocabulaire emprunté à la mécanique, que pour mon compte j’ai du mal à relier à l’alimentation .

Ce langage abscons a été assaisonné en permanence d’une foultitude de sigles ,d’acronymes, d’abréviations, ce qui met le participant en position d’un spectateur qui ne connaît rien à rien et donc ne peut rien comprendre ,donc rien proposer ,on se sert de ses oreilles, de ses yeux, mais il ne faut surtout pas qu’il s’exprime avec sa langue et encore moins de la main avec le stylo .

Vous me direz qu’il nous reste les jambes ,cela m’a effleuré,mais ce sont les rencontres hors-atelier qui m’en ont dissuadé, ce sentiment d’exclusion, de perte de son temps ; je l’ai rencontré plusieurs fois chez des participants .

Le fameux satisfecit de ce succès fantastique pour les organisateurs et la plupart des institutionnels présents na pas été apprécié autant qu’ils l’ont claironné.

Le plus important pour eux est d’avoir rempli leur mission ,le contenu importe peu mais il faut que le contenant soit nikel-chrome et ça ils savent faire ,notre gouvernement aura du grain à moudre ou ne serait-ce que de l’ivraie avec laquelle on ne peut pas faire grand-chose ?

Un mot sur les lobbyiste : égaux à eux-même, imperturbables, pragmatiques, prêts à vendre n’importe quoi pourvu que ça rapporte ,et appuyer de toute leur force pour que les choses, c’est à dire les lois, ne les empêchent pas de continuer à faire de la monnaie ,avec des pesticides,des produits agro-alimentaires bourrés d’additifs divers et variés ,même le mot « transition « leur fait peur ,au fond de leurs caboches ,ça les tracasse un tantinet ,ils se rassurent en se répétant qu’ils en ont vu d’autres ,et qu’ils vendront cher leur peau de vieux ringards.

La réalité est que ces méthodes « has-been »sentent la naphtaline , » le progrès » ,avec ses relents de glyphosate et de mal-bouffe pas cher : de plus en plus de citoyens n’en veulent plus .Ils rêvent d’une alimentation saine et respectueuse de l’environnement: à vrai dire, rien d’exceptionnel .